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                                                                                  Chapitre 20ème.
 
Point de vue de Loane.
 
    J'aimais être avec Cassie. J'aimais la protéger, j'aimais lui prodiguer tant de douceur qu'elle se serait endormie n'importe où, du moment qu'elle était dans mes bras. J'aimais nos moments tactiles, et j'aimais qu'elle s'abandonne, qu'elle perde la tête en ma présence.. mais je n'étais pas prête. Je n'étais pas sûre de l'être un jour.
 
« Détend toi, je te tiens! »
 
Elle me maintenait les hanches, me les agrippait, de ses doigts si fins et pourtant si forts. Mais j'étais terrorisée.
 
«Je peux pas !
- Mais si tu peux ! Regarde ! »
 
    Elle m'écarta pour escalader la fenêtre. Cet encadré que je tentais par tous les moyens de cacher sous d'épais rideaux pour ne jamais me souvenir, dans ma propre chambre, de la mort de mon frère. Mais Cassie avait décidé, aujourd'hui, de terrasser ma peur. Cette trouille que j'avais depuis de longues années maintenant, elle était persuadée qu'elle pourrait en venir à bout, et qu'à la fin de l'après-midi, je serais capable de l'escalader tous les jours pour m'y réfugier. Que je n'aurais plus à vivre dans le noir de ma piaule. Elle allait vite être déçue. Elle monta, devenant tour à tour singe, puis grenouille, puis oiseau lorsque ses jambes s'élancèrent dans le vide pour se reposer de leurs efforts.
    Je ne voulais pas voir cela, j'étais au bord de la crise de nerf, retenant mes cris d'effroi autant qu'il m'en était capable. J'aurais aimé la prendre dans mes bras, la tenir, me rassurer en me disant que quoi qu'il arrive, je la rattraperais. Mais j'étais tétanisée, cachée derrière ma barrière de paumes, revivant la scène de mon passé dans ma tête. Cette tête qui répétait inlassablement le même mouvement, de haut en bas. Ce mouvement de l'oubli. Comme dans un film d'horreur où l'enfant possédé frappe son dos contre son meuble de lit, avec pour seules paroles, celles que le diable lui avait soufflé.
    Cassie posa sa main sur mes jointures. Ce touché m'apaisa soudainement, mais pas totalement. Je ne voulais toujours pas regarder.
 
« Ouvre les yeux.
- Je peux pas. Je peux pas, je peux pas, je peux pas. »
 
    Mes joues s'humidifiait à mesure où je prononçais ces poignards. Elle se retourna sûrement puisque je sentis ses prises sur mes hanches, m'attirant à elle, me rapprochant de mon bourreau. Elle m'encercla d'un bras, parce qu'elle savait que j'étais prête à m'enfuir, et dégagea mes mains en douceur, me laissant le temps de prendre ma respiration, pour finalement la couper, une fois à découvert. J'avais l'impression qu'extérioriser ma peur signifiait me mettre à nue, et nos gestes accentuaient la sensation.
 
«Je suis là, maintenant ouvre les yeux. »
 
   Mais rien. Alors, sachant qu'il fallait me faire perdre mes moyens pour que j'en oublie jusqu'à l'endroit où nous nous trouvions, elle effleura ma bouche du bout de ses lèvres en chuchotant à nouveau sa dernière phrase. Ce n'étaient pas mes yeux qui voulaient s'ouvrir à ce moment précis, pourtant, prise d'une attirance impossible à réprimer, j'entrouvris mes paupières. Et la voyant ainsi penchée sur moi, je ne sus plus l'objet de notre discussion.
    Elle me força dans une légère pression sur ma joue, à ne pas faillir, à garder ce lien entre nous qui semblait pouvoir tout rompre. Je sentais l'envolée de papillons, ou plutôt d'abeilles dans mon ventre qui se tordait presque de douleur, la force d'un amour si violent et pourtant si doux qui allait exploser mon c½ur déjà en miettes. Peut-être l'avait-elle rafistolé, sans que je ne m'en aperçoive ? Ce dont j'étais sûre, c'est que j'étais irrémédiablement en train de retomber amoureuse d'une histoire qui me coûterait cher.
    Elle entoura ma taille de son deuxième bras pour me coller entièrement à elle, et son front se posa lentement sur le mien, heureuse d'avoir gagné une bataille, mais consciente que rien n'était encore déterminé.
 
«Tu peux y arriver, j'ai confiance en toi, et tu dois avoir confiance en moi, chuchota-t-elle. Je ne te laisserais jamais tomber. »
 
    De quel rebord parlait-elle en évoquant cette chute ? Celui de cette fenêtre ? Ou ce gouffre sombre et attirant de nos sentiments partagés ? Finalement, peut être était-ce elle, la putain de chute douloureuse. Mais rien dans sa présence ne le montrait, même un tout petit peu. Je m'étais toujours sentie bien, en paix, comme retrouvant une part de moi même que j'avais égarée, et qu'elle avait trouvé au fond d'une ruelle insalubre et morbide avant de me la rapporter. Elle avait cette étincelle en elle, cette innocence, cette pureté qui lui était propre et qui faisait à la fois sa force, et sa vulnérabilité.
    Elle descendit lentement pour me garder auprès d'elle, puis échangea nos places. Je me retrouvais alors près de la fenêtre, complètement crispée. Son souffle de rire réchauffa mon oreille alors que je me persuadais d'un courage indomptable en moi, fixant le vide. Et son geste me parut si sensuel que, dans cet enfer de tourments dans lequel j'étais plongée, il aurait pu être l'incarnation même de l'espoir et de l'érotisme. Une échappatoire.
 
« Concentre toi sur moi, oublie le reste, je te tiens. »
 
    Elle m'accompagna pour grimper, me soutenait même, puisque la peur me faisait perdre toute force. Elle avançait pour deux. Et je fus, au bout d'une dizaine de minutes, assise près du bord.
 
«Ne regarde pas en bas regarde le ciel, ou regarde moi, mais ne regarde pas en bas.
- Je peux pas, faut que je vois ce qui m'attend faut que je contrôle, faut que..
- Tu n'as rien à contrôler, je le fais et le vide n'est pas un monstre qui tente de t'attraper pour te bouffer. N'y fais pas attention et tu verras que tout ira bien. »
 
    Elle se serrait à moi comme si nous ne faisions qu'une seule et même personne, et que dans ces points de contact sur nos corps, elle me faisait passer cette libération qu'elle ressentait à chaque fois qu'elle grimpait. Elle voulait vraiment que je la comprenne, ce n'était pas juste pour me libérer. Elle voulait me dévoiler une partie d'elle même, et elle voulait que je sois capable de la comprendre. C'était une sorte de test peut être, peut être cherchait-elle a savoir si je serais apte à la soutenir sans la prendre pour une folle dans tous les aspects de sa vie.
    J'agrippais sa nuque quand elle prit ma main pour me tourner face à l'air, se calant dans mon dos, ses doigts ceinturant mon ventre. Je tremblais, je ne répondais plus de rien, je voulais juste descendre. Que ce cauchemar se termine.
 
«Ferme les yeux.
- Ah non ! Tu m'as demandée de les ouvrir !
- Ferme les je te dis. »
 
    Je serrai les mâchoires et finis par obéir. J'étais à la limite de lui broyer les mains tant il me fallait un point de repère, quelque chose à quoi me raccrocher si la situation venait à mal tourner. Mais elle était sûre d'elle même, je le sentais à présent que j'avais perdu la vue. Je ressentais sa sécurité, et mon corps se détendit petit à petit, oubliant mes membres un à un, se concentrant sur les caresses du vent sur mes mollets.
 
«Je suis fière de toi, souffla-t-elle. Tu commences à comprendre. »
 
    Elle avait raison. Il y avait quelque chose d'apaisant à être perchée. Et je ne parlais pas seulement de perchée sur une fenêtre. Non, perchée dans sa tête, se sentir si différente et coupée du reste de monde, c'était apaisant. Se sentir en marge du reste, se sentir vivante, comme si vous deveniez subitement la seule à avoir compris le sens de la vie, l'origine du monde. Nous restâmes un moment ainsi, sans bruits, la laissant me balancer tendrement d'un côté à l'autre dans le cocon de ses bras. J'étais bien, tant que je n'ouvrais pas les yeux. Et je commençais à comprendre pourquoi mon frère s'y était aventuré.
    Je n'avais jamais retenté l'expérience, pas seule, pas sans Cassie. J'avais refermé les rideaux, ne les ouvrant que rarement lorsque le soleil tapait dans ma chambre pour la réchauffer. Les jours ont défilé et elle n'était pas venue servir, préférant largement retourner à son numéro sur scène plutôt que vagabonder dans la salle. Pour être soudainement prête à retravailler pour son boulot principal alors qu'elle avait vécu un moment affreux, après avoir vu cet homme, c'est qu'elle avait du voir pire. Et que ce pire, c'était lui. Il n'était pas revenu tout de suite. Et j'espérais qu'il ne reviendrait jamais, pour qu'elle revienne travailler certains soirs dans la salle, sans être obligée de coucher avec n'importe qui. Plus le temps passait et plus savoir que ces hommes immondes passaient sur elle en défilé me répugnait, m'agaçait, me donnait envie de crier.
    Alors que je croyais le danger écarté au bout de deux semaines passées sans un signe de vie de son cauchemar ambulant, il revint s'immiscer parmi nous. Je le croisai presque chaque soir, il attendait son numéro favoris, et quand elle avait finit, il repartait, comme s'il avait soulagé ses vices jusqu'au lendemain. J'en avais assez qu'il lui tourne autour comme dans le jeu du chat et de la souris.
 
«Monsieur, vous avez besoin de quelque chose ? »
 
Il me transperça de ses yeux sombres, encore cachés par le noir de la pièce.
 
«J'ai déjà ce qu'il me faut. »
 
    Il se racla la gorge pour éclaircir sa voix virile et inquiétante qui me faisait frissonner et se tourna à nouveau vers elle. Il me semblait que je le déconcentrais dans sa contemplation.
 
«Merci.
- Que lui voulez vous ? »
 
    J'avais raffermi mon ton, peut être plus que je ne l'avais souhaité, faisant monter la dangerosité de cet homme. Et son regard me transperça à nouveau. Il fit un pas vers moi, se redressant de ce poteau contre lequel il était adossé, dévoilant sa carrure et la pénibilité de sa présence. L'atmosphère changeait à mesure où il bougeait, comme s'il contrôlait chaque molécule, comme si cet air qui m'oppressait lui appartenait. Il se voulait puissant, et je me sentis tout à coup vulnérable. Mon courage pourtant si déterminé quelques minutes plus tôt venait de prendre ses jambes à son cou. Je pouvais voir à présent ses yeux. Ils n'étaient finalement pas si sombre, du moins pas dans le fond. Il y avait parmi cet amalgame de bruns noircis, une lueur de vert clair. Comme si au fin fond de ce démon, un espoir se débattait. Un espoir que je connaissais, que j'avais déjà vu.
   Mais où ?
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Modifié le vendredi 05 décembre 2014 06:32

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